Biographie

Le travail d’Elena Costelian est ancré dans un processus lié à l’itinérance et à l’exploration de territoires singuliers dont l’image nous est familière. Ses travaux jouent avec l’idée de déplacements de l’image que nous avons de l’ailleurs. Des lieux témoins de l’histoire contemporaine font l’objet de prises de vues, créant une cartographie sensible qui concourent à une relecture de l’histoire. Images d’instants figés sur la pellicule, résidus de notre Histoire collective, que Elena Costelian s’attache a reconstituer en leurs donnant un volume, une échelle ainsi qu’une une profondeur de champ. Ces dispositifs type installation et performance mettent en scène le hors champ du cadrage photographique et posent la question de la véracité du récit historique figé par l’image. Ces reconstitutions ne sont jamais reproduites d’une manière historique, mais leurs mode réaliste révèlent les simulacres de l’Histoire contemporaine. A travers ses errances, ponctuées de rencontres, l’artiste retranspose dans ces dispositifs scéniques le point d’intersection où s’entremêlent et se superposent la mémoire collective et individuelle; la petite histoire et la grande. «J’envisage le voyage telle une Odyssée en prenant comme point de départ un lieu, un territoire que j’explore afin de bâtir un dispositif servant à reconstituer la trame narrative d’un récit». C’est en empruntant les itinéraires des possibles que artiste convie le visiteur à faire l’expérience sensible d’une invitation à l’ailleurs.

Elena Costelian est née en Roumanie. Fille de réfugiés politiques roumains issus des minorités arménienne, grecque, allemande et autrichienne, de ce qu’était autrefois l’Europe Centrale, elle arrive en France par les chemins de l’exil.

Elena Costelian est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Nantes et de l’École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg.

C’est en 2001, à Nantes, que l’artiste rencontre Otto Muehl (l’un des fondateurs de l’actionnisme viennois) en présence duquel elle réalise sa performance-action Scène de Ménage dialoguant ainsi avec Action Matérielle de l’artiste. C’est lui qui l’incite à poursuivre la performance en tant qu’action. Cette rencontre est décisive pour l’artiste et l’engage durablement dans la voie de la performance et de l’installation.

En 2009, elle monte la pièce Transit, présentée au festival Première du Théâtre Le Maillon de Strasbourg. La pièce mêle installation, performance et théâtre et elle est diffusée sur Arte France et Allemagne. Transit est sa première grande installation à caractère historique, puisque la pièce aborde la chute du Mur de Berlin et la Révolution Roumaine. Pour ce projet, Elena Costelian reçoit le soutien du cinéaste allemand Harun Farocki, dont un extrait de Vidéogramme d’une Révolution est également présenté dans l’une des installations.

En 2010, l’artiste présente Le Désir Gonfle, une installation participative, commande du
Centre Pompidou Metz. Le Désir Gonfle est une expérimentation urbaine où 2010 ballons en forme de nuages servent à inscrire les désirs pour la ville de demain. Ce projet est soutenu par Hélène Guénin, et Nicolas Michelin. C’est également au Mardi de l’ANMA qu’elle présente une partie du projet Tchernobyl on tour : Slavoutich, l’âge d’or d’une ville modèle.

En 2011, elle participe à la biennale d’art Contemporain « Evento » de Bordeaux. L’année précédente, Elena Costelian réalise Sail the World, projet photographique et sonore élaboré pendant la traversée de l’Atlantique (France – Caraïbes) à bord d’un voilier.

Pour sa première exposition personnelle, elle présente Tchenobyl on tour en 2012 à la Kunstahlle de Mulhouse et devient la première artiste femme à monter une installation en rapport avec la catastrophe nucléaire dans un centre d’art en France. L’installation La Veillée est accompagnée d’une performance musicale en collaboration avec l’Orchestre Symphonique de Mulhouse.

En 2009, Elena Costelian s’installe à New-York entame une collaboration avec le Center for Books Arts, Central Booking puis le centre d’art White Box New-York. Sa première exposition personnelle aux Etats-Unis se tient au Center for Book Arts en 2013. L’artiste y présente une exposition sur la cartographie de la zone contaminée de Tchernobyl, projet élaboré pendant sa résidence à la Friche de la Belle de Mai et soutenue par Astérides (Marseille) ainsi que le centre d’art le CEEAC (Strasbourg).

De retour en Europe, c’est en 2014 qu’elle bénéficie d’une résidence de création à Berlin avec le centre d’art le CEAAC pour initier le projet Waste paper for the Blind qui sera présenté au Palais de Tokyo en 2015 lors du festival DO Disturb.

En 2016, elle est invitée par Michele Rivasi, députée européenne du groupe Verts – ALE à présenter la performance installation Happy Birthday Tchernobyl devant l’Institut de France et sur le Pont des Arts.


En 2018, Elena Costelian collabore avec Jeune Création où elle développe un cycle de programmation de performances qui mettent en relations les pionniers de la performance et la nouvelle génération.
Pour une présence manifeste de l’Art fut présenté pendant la Nuit Blanche à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 2018.

Elle à une carte blanche au Silencio Club en 2019 où elle organise une Nuit de la Performance qui à pour titre Identité Plurielle. A cette occasion, l’artiste collabore avec l’artiste et compositeur allemand Robert Rutman inventeur de la musique industrielle et lui dédie une poésie sonore American Standard.
Elle présente également la performance Pomone pour les 350 ans de la création de l’Opéra Français à la Galerie Thaddaeus Ropac.