Tchernobyl on tour

Avant-propos

Tchernobyl on Tour fait écho au «Tchernobyl Tour», nom donné au circuit touristique, proposé par les tours opérateurs présents sur le net. Ce parcours donne accès aux vestiges cristallisés de cette catastrophe et permet de visiter Tchernobyl et Pripyat, monuments devenus incontournables du patrimoine national de l’Ukraine. A l’instar de ce circuit, le processus de création s’est défini dans l’itinérance en donnant à voir plusieurs aspects de la représentation de ce territoire et de son devenir, révélant les confusions érigées par la mémoire collective. Le projet initial s’est développé par le truchement des lieux traversés depuis, revêtant une forme spécifique au lieu qui l’accueille. Tchernobyl on Tour évolue ainsi à travers différentes propositions plastiques et démultiplie les angles et les points de vue.

La Kunsthalle, centre d’Art Contemporain de Mulhouse, accueille en 2012 Tchernobyl on Tour et présente entre autre l’installation La Veillée (projet soutenu par la DRAC Alsace). La résidence de création aux Verrières de Pont-Aven, donne naissance à une oeuvre in situ BORDER. Une réflexion sur la définition de la frontière de la Zone. Une forme diaporama du Tchernobyl on Tour a été présenté à Evento, biennale d’art contemporain de Bordeaux.En 2013 The Center for Book Arts exposé Tchernobyl on tour un travail sur la représentation cartographique de la Zone contaminée.

« Une marche à travers la zone. 30 km autour de la centrale. Comment pénétrer dans cette zone de non droit ? Quelle posture, quelle attitude avoir dans ce lieu hors norme, dans ce lieu où le monstre veille sur nous, dans ce lieu où le taux de contamination est encore très élevé mais où la vie est bien présente ? Quelques clichés : témoins de cette marche, à travers un temps Tchernobylien. Le temps d’exposition du corps et de la pellicule permet d’exposer sa conscience à l’instant présent, l’instant où tu t’arrêtes pour cliquer. Marcher, marcher, sans s’arrêter.
Surtout ne pas s’arrêter. Dans la zone, on ne doit pas s’asseoir, on ne doit rien toucher, pas boire, pas manger, car à chaque instant on s’expose. Le lieu impose un comportement à son image : ne plus avoir peur de la peur. Car pour aller là–bas il faut la dépasser, la peur. Affronter ces propres peurs face à l’Histoire, face à cette histoire oubliée de tous et loin de tout mais qui est bien là, ancrée dans le présent éternel. »

10 septembre 2009. Extrait du carnet de voyage.