
Border, vidéo 3m43, Résidence de création Pont-Aven
Les Verrières, ateliers-résidences de Pont-Aven, se situent dans
l’enceinte de l’ancien hôtel Julia. Un lieu qui a vu passer des
générations d’artistes, de l’école de Pont-Aven à l’école américaine, la
tenancière, Madame Julia, amoureuse de l’art et des artistes décida
d’agrandir son hôtel et fit aménager des ateliers. Ce sont ces mêmes
ateliers qui continuent à accueillir aujourd’hui encore des artistes
pour des périodes de résidence. En m’appuyant sur ces recherches j’ai
constaté que le sol gardait les stigmates de ces passages, de ces
va-et-vient et que sous mes pieds gisaient un sédiment de la mémoire du
lieu et une page de l’histoire de l’art. Les lectures de divers récits
de cette époque, attestent que les artistes de passage dans ce lieu
laissaient un croquis, un dessin, parfois des tableaux, en guise de
remerciements. J’ai donc décidé de renouer avec ce geste et en laissant
une trace de mon passage.
Le projet Tchernobyl on tour faisant écho aux questionnement
sur la mémoire des lieux, j’ai envisagé l’atelier comme espace d’une
mémoire géographique et entrepris un travail sur la représentation
cartographie. L’échelle de l’atelier est donc devenue l’échelle de la
zone. Je me suis appliquée à graver au couteau sur le sol la frontière
nord de la Zone ; cette ligne de démarcation, en prenant en
considération l’orientation de l’atelier et ses dimensions. Un geste
graphique qui permet aussi de visualiser l’imprécision troublante d’une
zone qu’il a fallu déterminer dans l’urgence. Une page de mon
«Tchernobyl on tour» tournée à Pont-Aven, j’ai repris la route.